5 facteurs clés de succès et 20 conditions pour réussir un projet innovant
Le constat initial
Les projets innovants sont le moyen d’innover en entreprise.
Pour autant, de nombreux projets innovants n’aboutissent pas à un succès et il est difficile de les évaluer.
CNRS Le Journal parle de 7 à 9 innovations sur 10 qui échouent dans l’industrie.
Faut-il accepter ce taux d’échec comme une fatalité ?
Non ! L’Association pour le Management de l’Innovation propose une démarche, qui consiste à ne pas partir des tâches et activités à réaliser au cours d’un projet, mais de définir les enjeux et objectifs à atteindre pour que le projet innovant soit un succès.
Notre conviction est que la majorité des projets innovants peuvent être des succès, du moment que les enjeux et objectifs sont clairement définis tout au long des projets.
Vous découvrirez à travers cet article :
Nous vous en souhaitons une bonne lecture et restons à votre disposition pour en discuter avec vous.
Les 20 principales causes d’échec
Pour comprendre ce taux d’échec, nous sommes partis de l’enquête CB Insight qui a porté sur 101 start-ups qui ont échoué et pour lesquels 20 principales causes d’échec ont été identifiées :
En analysant ces causes d’échec, nous avons pu identifier cinq raisons majeures d’échouer :
-
- Le manque de valeur : no market need (pas de besoin marché), ignore customers (clients ignorés), user unfriendly product (produit difficile à utiliser), product mistimed (produit inadapté), get outcompeted (projet dépassé par la concurrence).
-
- Le manque de perspective : lose focus (finalité du projet perdue), pivot gone bad (pivot qui s’est mal passé), lack passion (manque de passion), disharmony among team/investors (divergence entre équipe et investisseurs).
-
- Des engagements non tenus : ran out of cash (financement insuffisant), not the right team (équipe inadaptée), burn out (épuisement).
-
- Des commandes insuffisantes : poor marketing (marketing insuffisant), didn’t use network (réseau inutilisé), failed geographical expansion (expansion géographique manquante).
-
- Des marges insuffisantes : product without a business model (produit sans modèle économique), pricing/cost issues (inadéquation entre le prix et coûts), legal challenges (défis légaux), no financing/investor interest (pas d’intérêt des financeurs ou des investisseurs).
Les 5 facteurs clés de succès
A contrario, en inversant ces cinq raisons majeures d’échouer, nous avons pu définir cinq facteurs clés de succès :
Cinq facteurs clés de succès sont à maîtriser pour entrer dans un cercle vertueux et réussir un projet innovant.
Les conditions pour réussir un projet innovant
Si les cinq facteurs clés de succès sont faciles à retenir, ils ne sont pas simples à maîtriser.
Pour y arriver, nous nous sommes demandés quelles sont les conditions à réunir pour chacun d’eux, au préalable, dès à présent, à court terme et à moyen terme ?
Pour apporter de la VALEUR, il faut :
-
- au préalable, avoir une problématique cruciale pour des bénéficiaires finaux, sans quoi il n’y a pas de raison de proposer une solution et les bénéficiaires ne feront pas l’effort de s’intéresser à l’innovation,
-
- dès à présent, apporter une plus-value aux solutions existantes, qui justifie la réalisation d’une nouvelle solution,
-
- à court terme, avoir une solution adaptée et disponible, afin de rendre rapidement tangible la valeur créée pour les bénéficiaires,
-
- à moyen terme, développer des avantages exclusifs dans la durée qui permettent de se démarquer dans le temps des solutions concurrentes.
Si ces conditions sont réunies, de la valeur est apportée et il est possible d’avoir des perspectives. Mais ce n’est pas suffisant pour donner des perspectives dans la durée.
Pour donner des PERSPECTIVES, il faut :
-
- au préalable, avoir des convictions claires sur le projet à mener, qui permet d’avoir une vision précise du projet et de mobiliser les parties prenantes,
-
- dès à présent, en assumer le leadership, sans quoi personne n’endossera la responsabilité du projet en cas de difficulté,
-
- à court terme, piloter sur la base d’indicateurs clés, afin de rapidement mesurer les résultats obtenus et savoir ce qu’il faut faire en priorité,
-
- à moyen terme, adopter une organisation adaptée pour développer l’activité dans le temps, notamment pour mobiliser des ressources et contractualiser avec des tiers.
Si ces conditions sont réunies, des perspectives sont données et des engagements peuvent être pris. Mais ce n’est pas suffisant pour tenir des engagements dans la durée.
-
- au préalable, réunir les compétences requises pour le projet pour être en capacité de le réaliser sur tous ses aspects,
-
- dès à présent, associer les parties prenantes indispensables au projet, sans quoi des acteurs clés manqueront à des moments clés du projet,
-
- à court terme, avoir les financements suffisants pour réaliser le projet, avant d’avoir ses propres sources de revenus,
-
- à moyen terme, atteindre les résultats souhaités pour que les engagements pris soient tenus dans le temps.
Si ces conditions sont réunies, les engagements sont tenus et des premières commandes peuvent être cherchées. Mais ce n’est pas suffisant pour gagner des commandes dans la durée.
Pour gagner des COMMANDES, il faut :
-
- au préalable, avoir des bénéficiaires qui ont validé la solution envisagée, afin de montrer, dès le départ, sa pertinence,
-
- dès à présent, tenir la promesse faite aux bénéficiaires pour que les clients potentiels aient confiance dans la solution proposée,
-
- à court terme, trouver des clients prêts à passer commande pour avoir rapidement des premières entrées d’argent,
-
- à moyen terme, développer des canaux performants pour toucher un nombre significatif de bénéficiaires et développer l’activité dans la durée.
Si ces conditions sont réunies, des commandes sont gagnées et des marges sont potentiellement générées. Mais ce n’est pas suffisant pour continuer à dégager des marges dans la durée.
Pour dégager des MARGES, il faut :
-
- au préalable, réussir à terme à avoir des gains significatifs, qui permettent d’absorber les investissements et les coûts du projet et de l’activité,
-
- dès à présent, tenir compte des contraintes légales, qui peuvent entraîner des surcoûts non négligeables pour le projet et sans quoi l’activité ne peut avoir lieu,
-
- à court terme, maîtriser les coûts du projet et de l’activité pour obtenir des premières marges bénéficiaires,
-
- à moyen terme, atteindre une taille critique pour avoir un retour sur investissement et des marges bénéficiaires dans le temps.
Si ces conditions sont réunies, des marges sont dégagées et si en plus les quatre autres facteurs clés de succès sont maîtrisés dans la durée, la nouvelle activité est non seulement rentable, mais aussi pérenne.
En respectant ces cinq facteurs clés de succès et ces vingt conditions de réussite, il est possible de passer d’une intention initiale à une activité rentable et pérenne.
Les 20 conditions de réussite d’un projet innovant
Les 5 phases et jalons d’un projet innovant
S’il y a vingt conditions de réussite pour un projet innovant, entre l’intention de départ et une activité rentable et pérenne, les critères à respecter le sont progressivement.
Un projet innovant peut être scindé en cinq phases, avec pour chacune d’elles, un jalon à franchir :
Ces cinq phases sont :
-
- la phase Idéation, phase où la solution est définie et le projet est à valider,
-
- la phase Faisabilité, phase où la solution est conçue et le projet est à préparer,
-
- la phase Développement, phase où la solution est développée et le projet est à réaliser,
-
- la phase Lancement, phase où la solution devient une offre et le projet une activité à lancer,
-
- la phase Exploitation, phase où la solution évolue et l’activité est à développer.
Le fait de scinder le projet en cinq phases permet de définir progressivement des critères de plus en plus exigeants.
Les avancées décisives d’un projet innovant
En repositionnant les vingt conditions pour réussir un projet innovant dans le déroulement du projet, il est possible de définir les avancées décisives d’un projet innovant.
En Idéation, il faut :
-
- s’assurer que la problématique traitée soit cruciale pour des bénéficiaires finaux,
-
- avoir des convictions qui permettent d’avoir une vision claire du projet à mener.
En Faisabilité, il faut :
-
- apporter une plus-value aux solutions existantes,
-
- être capable d’assumer le leadership du projet,
-
- réunir les compétences requises pour réussir le projet,
-
- associer les parties prenantes indispensables au projet,
-
- avoir des bénéficiaires qui ont validé la solution envisagée,
-
- disposer à terme de gains significatifs et supérieurs aux coûts.
En Développement, il faut :
-
- avoir une solution adaptée et disponible pour les bénéficiaires,
-
- avoir des indicateurs clés pour piloter le projet, puis l’activité,
-
- avoir des financements suffisants pour réaliser le projet,
-
- faire une promesse inspirante qui peut être tenue,
-
- avoir des clients prêts à passer commande,
-
- tenir compte des contraintes légales,
-
- avoir des coûts du projet et de l’activité maîtrisés.
Enfin, en Lancement, il faut
-
- savoir comment développer des avantages exclusifs dans la durée,
-
- avoir une organisation adaptée pour développer l’activité,
-
- être capable d’atteindre les résultats souhaités,
-
- avoir des canaux performants pour toucher un nombre significatif de bénéficiaires,
-
- savoir quand la taille critique sera atteinte pour rentabiliser le projet.
Le canevas des avancées décisives permet de savoir, phase par phase, ce qu’il a à faire pour réussir un projet innovant.
Pour aller plus loin …
Pour aller plus loin, nous proposons une méthode basée sur ce référentiel que nous adaptons aux spécificités de vos projets.
Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Erik Emotte, l’Animateur et le formateur de l’Association pour le Management de l’Innovation au 06 38 11 85 81 ou sous contact@organiserlinnovation.com.
Belle présentation très méthodologique et donc très utilisable. Pour ma part, j’y aurait inclus un chapitre sur la formation à apporter aux bénéficiaires (où à des relais dans les différentes entités) pour expliquer au plus proche des utilisateurs finaux, soit l’utilisation, soit l’intégration dans la protique quotidienne. Cela est valable que l’on parle d’un évolution d’organisation, d’un nouvel outil de nouvelles modalités de travail ou de modes opératoires. A votre disposition pour en échanger
Bonjour, merci pour cet article dans lequel on retrouve les principes clefs à adapter effectivement en fonction des contextes. De mon côté, il me semble manquer, la phase d’évaluation et de retour d’expérience pour décider ou non, du développement.