Innover autrement
Parler régulièrement d’innovation, de son management, des méthodes ou des outils qui lui sont associés, nous ferait presque oublier que pour innover il faut certes produire du neuf, mais surtout atteindre son marché, sa cible ou obtenir un avantage compétitif. Comme le dit si bien André Cayol dans son dernier article publié dans UP Magazine :
Le mot innovation contrairement à invention, sous-tend que le produit existe et qu’il est acheté par des clients. L’innovation se caractérise par l’introduction d’une nouveauté dans un milieu établi. Transposé aux produits nouveaux, le terme ne s’applique que si l’appropriation par le public est réussie.
Pour cela, la notion de « faire autrement » est une des possibilités et lorsque l’objectif est atteint nous pouvons utiliser le terme « innover autrement ».
Un des exemples les plus marquants concerne le métier de chief culture officer identifié dans une note de veille de Futuribles :
Le CCO ou vice-président à la culture en français a été défini en 2009 par Grant McCracken, anthropologue canadien, comme le garant, au niveau exécutif de l’entreprise, de la bonne lecture et de la bonne interprétation des signaux sociaux et culturels qu’il détecte au profit du business et du développement de son organisation. Par culture, l’auteur précise qu’il entend non pas la culture d’entreprise mais celle du consommateur guidé dans ses choix de consommation par un ensemble de valeurs et de pratiques en constante évolution. En s’ouvrant sur son écosystème, l’entreprise gagne en pertinence et en rentabilité, et que de cette ouverture émergent des façons nouvelles de générer de la croissance, notamment via l’innovation.
Nous voyons ici que l’organisation de l’entreprise, la définition des métiers et fonctions, les liens entre acteurs ou parties prenantes, permettent de développer « autrement » l’innovation. Mais d’autres exemples nous apportent des éléments d’observation très utiles.
Du Design Thinking…
En particulier le programme IDEA, de l’Alliance entre l’Ecole Centrale Lyon et l’EMLYON, apporte une vision décalée du Design Thinking, basée sur le Design Toolkit educator.
Nous retrouvons ici un processus d’innovation décrit en 5 phases, certes issu de l’approche proposée par Tim Brown mais ayant des objectifs complémentaires :
- intégrer la pluridisciplinarité,
- fonctionner en mode projet,
- sauvegarder la notion de temporalité.
… au Management de l’Innovation
L’Association pour le Management de l’Innovation cherche à mixer des fondements théoriques, issus de plus de 20 ans de recherches, à des situations pratiques vécus par ses membres. Ce blog, et les différents échanges d’expériences dans chacune des entreprises adhérentes, sont donc des outils permettant de prendre de la hauteur sur ce nous pouvons mettre en œuvre en matière d’innovation. Il est donc bien possible d’innover autrement…
Pour conclure
Toutes les expériences sont instructives, je sollicite donc les lecteurs à nous remonter leurs retours d’expériences après avoir tenté d’innover autrement. Car comme l’indiquait Lavoisier dans son Traité élémentaire de Chimie en 1864 :
Si quelquefois il a pu m’échapper d’adopter, sans les citer, les expériences ou les opinions de M. Berthollet, de M. de Fourcroy, de M. de Laplace, de M. Monge, et de ceux, en général, qui ont adopté les mêmes principes que moi, c’est que l’habitude de vivre ensemble, de nous communiquer nos idées, nos observations, notre manière de voir, a établi entre nous une sorte de communauté d’opinions, dans laquelle il nous est souvent difficile à nous-mêmes de distinguer ce qui nous appartient plus particulièrement.